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Ancrage, positionnement, justesse et sagesse, cheminement spirituel incarné… et aussi dynamique vitale, connexion avec l’énergie de vie, retour à l’être profond… c’est ce que permet la « pratique » du hara*.

Le terme de pratique est un peu réducteur car ce dont témoigne  K.G. Dürkheim dans son livre est véritablement une philosophie appliquée, qui engage notre personne dans son corps et dans son être. Ce livre nous propose à la fois un enseignement d’ordre spirituel et des exercices pratiques de respiration.

En tout cas c’est un autre rapport au monde proposé par cette approche orientale de la vie qui ne passe pas par le seul mental – comme la société occidentale en général l’a développé. Là il s’agit d’investir pleinement son centre énergétique du hara,  de dégager ce qui encombre son accès, et de pouvoir s’y installer « confortablement » comme dans un trône. C’est dans cet espace particulier du bassin  que réside notre assise intérieure, celle qui nous permet d’accueillir ce qui se passe sans se laisser perturber, emporter… de rester connecter à sa justesse intérieure et de saisir les opportunités, de sentir le moment opportun pour agir. Cette centration vers « le bas » permet d’accueillir, de recevoir ce qui vient du « haut » : inspiration, émergence, connexion… en étant pleinement dans son corps, en restant ancré et ainsi permettre à notre Être de s’incarner vraiment.

D’expérience, la « pratique » du hara, permet de prendre du recul, de calmer le mental, de revenir à quelque chose de plus juste, de plus équilibré, à sortir de la réaction mentale, émotionnelle et permettre simplement une réponse, un positionnement plus tranquille et détaché même si déterminé.

Ce livre d’une grande richesse nous ouvre les portes d’un autre possible dans la façon d’investir nos vies… C’est aussi un chemin d’humilité… Il offre l’opportunité de contre-balancer  notre vision occidentale principalement axée sur le mental, la rationalité, l’approche scientifique, la volonté…

Ainsi, chemin faisant entre la tête et le hara, entre l’Occident et l’Orient, à la croisée des chemins, de nos « savoirs » et focus respectifs, dans un équilibre de ces deux approches, c’est à souhaiter que nous pourrons un jour pleinement investir l’espace du cœur.

*hara : centre énergétique situé ~4 cm en-dessous du nombril et plus largement dans l’espace du bassin

Extraits :

 « L’exercice de l’attitude « juste » est facilité par le sentiment de libération qui naît de cette attitude. Il s’agît de la liberté de se débarrasser de tout ce qui barre le chemin à l’être essentiel, et de laisser venir tout ce qui est conforme à ce dernier, autrement dit de témoigner dans le monde, par le langage propre à son être, d’une réalité toute différente.  »

«(…) l’exercice [du hara] ne donne pas naissance à l’expérience de l’Être, il prépare seulement à recevoir cette expérience. L’Etat d’être qui permet cette expérience de l’Etre n’est pas le produit d’une action voulue, mais vient de l’ouverture à ce qui existe au fond de nous et qui cherche naturellement à jaillir.(…)»

«(…) Au début, il faut, bien entendu, apprendre la technique. Mais c’est seulement lorsqu’on la possède (…) que commence le vrai travail, l’incessant travail sur soi-même (…) La réussite n’est plus alors le fruit d’un savoir-faire dirigé par une volonté ambitieuse, mais celui d’une transformation de l’homme en son être. »

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