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Marcher sans mot dire

Goûter à l’épaisseur des sons

Au déroulé du pied sur les graviers

Une légère danse ventée au creux des oreilles

Un chien qui aboie

Le flux venteux qui s’intensifie

Les feuilles pépient

L’éclat du soleil qui éclabousse jusqu’aux cheveux

L’ombre qui enrobe de son humidité

Le ballet artistique d’un branchage

La mousse qui se révèle

La douceur de chemins escarpés

Les brindilles qui crissent sous mes pieds

Un chant qui s’élève de ma voix

Juste être là

 

Vibration des pins ensoleillés

Je me sens privilégiée devant tant de beauté

Cathédrale de pins alignés ouverts sur des vitraux bleutés

La chaleur tiède du soleil baigne ma joue

Les feuilles des oliviers s’ébrouent

S’enfoncer tendrement dans la terre boueuse

Le moelleux de mes pas me ravit

Picotée par quelques feuilles de chêne

Respirer depuis le cœur

Juste être là

Ne rien attendre, présence

Le froid du vent s’immisce sur mon visage

La silhouette des arbres se fait transpercer de soleil

Une cloche tinte, un chien passe

Odeurs d’humus et d’écorces mélangées

Bris de brindilles

Feuilles sèches dont le son manifeste

Symphonie des arbres balayées par le vent

Ils repeignent le bleu du ciel tels des pinceaux géants

Grincement de bois, éclats de voix

Le chemin fraie sa route en ondulant

Vol élancé d’un rapace au loin

Deux puis trois tournoient au gré du vent

Regard ébloui de soleil

Cheveux peignés par le vent

Pas après pas je m’émerveille

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