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Il est des périodes de vie où les prises de conscience s’invitent allègrement. Sans crier gare, nous nous retrouvons face à nos ombres, nos écueils. Nous ne pouvons que voir nos modes de fonctionnement qui vont à l’encontre de ce qui est bon pour nous et comment nous nous maintenons dans des situations peu écologiques…

C’est peu confortable, ça vient chatouiller l’ego et notre juge intérieur peut vite se précipiter à nous fustiger de ne pas être différent… de ne pas être plus ceci ou moins cela ; de ne pas être capable de faire autrement, les autres y arrivent bien eux ! Nous devenons Bourreau de nous-même… Et ce n’est pas pour ça que les choses s’arrangent !

A moins que ce soit notre Caliméro* qui se réveille et que l’on se recroqueville dans une vision noire de nous-même et de la situation. De toute façon, « c’est vraiment trop injuste ! », nous on n’est pas outillé pour …, on n’a pas la chance de … Bref on reste dans un statut quo plutôt déprimant méconnaissant les ressources qui sont à notre portée !

On tourne en rond, coincé dans un état. Même si ce n’est inconfortable, une part de nous est rassurée de rester dans le connu, bien au chaud dans ses croyances et schémas habituels.

Autre option, vite refermer le couvercle et aller se distraire plutôt que rester avec cette vision de nous peu flatteuse et son lot d’émotions… de toute façon ce n’est pas si grave et ça finira par s’arranger un jour… Pourquoi pas ?

On peut aussi vouloir sortir coûte que coûte de cette impasse en mode Warrior 2000 qui fait fi de ses ressentis et de sa personnalité. Partir dans des modalités à 10000 lieux de nous-même, appliquant ce qui marche pour les autres, ce qui est parfois prôné comme la recette miracle sur les réseaux sociaux. Dans ce cas, nous sortons de l’immobilisme, c’est Intéressant comme exploration mais est-ce plus écologique pour nous que la situation initiale ? Tiendrons-nous sur la durée ? L’expérience nous permet souvent de nous en rendre compte…

Et si l’on revenait à un peu plus d’amour de soi ? d’accueil de notre humanité avec ses ressources et aussi ses manquements, limitations… et les émotions que cela draine ?

Peut-être cette fois ce n’est pas le moment pour nous de faire bouger les choses et c’est ok. Alors, s’accueillir pleinement avec ses ombres et leur cortège d’émotions, les embrasser depuis le cœur sans rien chercher à transformer…

Peut-être au contraire nous sentons que cette confrontation avec nous-même que la vie nous apporte est une occasion de libération. Une opportunité pour reprendre un chemin plus en justesse… Accueillir ce qui est là pour soi, accepter de ressentir les émotions qui nous traversent, certaines attendant bien sagement depuis des lustres que l’on vienne s’occuper d’elles ! Les accompagner… Explorer nos croyances sous-jacentes, certaines remontant à l’enfance, d’autres plus récentes mais contribuant tout autant au système dans lequel on s’est enfermé.e.  Inviter de nouvelles façons de voir les choses et accepter de se détacher de l’ancien. Bien souvent, il peut être malaisé de faire ce chemin car quelque part nous nous identifions à ce que nous croyons et à nos scenarios même s’ils sont malmenants… Sans parler des bénéfices secondaires à surtout ne rien faire bouger…

Et puis s’engager, passer au concret, à l’action, en étant lucide sur nos ressources et limitations du moment, sur nos forces et nos fragilités. J’identifie là où je suis en capacité de faire par moi-même. Je repère et j’accepte aussi là où ça sera trop ardu tout.e seul.e et je vais  chercher à l’extérieur la ressource dont j’ai besoin. Ce discernement et cette humilité sont nécessaires pour éviter de nous mettre en échec et de revenir bien vite à notre ancien scenario… Et oui nos ornières et nos angles morts ont parfois une puissance d’attraction inscoupçonnée ! Dans ce cas avoir un ou des alliés est précieux pour débusquer toute forme d’auto-sabotage…

Alors oui les prises de conscience peuvent être source de croissance, pour peu qu’elles soient accompagnées d’amour de soi. Et quoi qu’il en soit, rien à juger, quelle que soit l’option choisie, elle fait partie de notre chemin d’humanité… restons le cœur ouvert !

 

Et toi que fais-tu de tes prises de conscience ?

 

 

*Pour les jeunes générations qui ne connaissent pas :

 

 

Nathalie BERTHET

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